Le premier livre des Fables de La Fontaine, publié en 1668, rassemble 22 fables poétiques où les animaux, dotés de traits humains, révèlent avec esprit les travers de la société. Inspirées d’Ésope mais enrichies par la langue élégante et malicieuse de La Fontaine, ces histoires courtes mêlent morale et satire. Des classiques comme « La Cigale et la Fourmi » ou « Le Corbeau et le Renard » y figurent, offrant des leçons intemporelles sur l’orgueil, la ruse ou la prudence.
La Fontaine utilise des vers variés (parfois libres) et un ton tantôt léger, tantôt acéré pour peindre l’humanité. Sous l’apparence de récits animaliers, il critique la cour royale (« Le Loup et l’Agneau », fable 10) ou les inégalités sociales (« Le Chêne et le Roseau », fable 22). Son génie réside dans l’art de dire des vérités profondes sans moralisme lourd, grâce à l’ironie et à la finesse.
Ce premier recueil, dédié au Dauphin (fils de Louis XIV), marqua le début d’un succès durable. Accessibles aux enfants par leurs images, ces fables séduisent aussi les adultes par leur profondeur. Entre humour et sagesse, La Fontaine y pose un miroir sur le monde — un héritage littéraire toujours vibrant aujourd’hui.
Jean de La Fontaine (1621–1695)
Jean de La Fontaine est considéré comme l’un des plus grands fabulistes de la littérature française, et une figure majeure du classicisme du XVIIe siècle. Son œuvre phare, les Fables, l’a élevé au rang d’écrivain universel, admiré tant pour la finesse de son style que pour la profondeur morale de ses récits.
Né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry, en Champagne, La Fontaine grandit dans une famille bourgeoise aisée. Après avoir étudié le droit, il s’oriente vers la poésie et fréquente les milieux littéraires de Paris. Très tôt, il s’inscrit dans la tradition des conteurs, s’inspirant notamment d’Ésope, de Phèdre, et de traditions orientales, qu’il adapte avec une grande liberté et un style inimitable.
Les Fables de La Fontaine, publiées en plusieurs recueils entre 1668 et 1694, regroupent plus de deux cents textes mettant en scène des animaux doués de parole, mais reflétant en réalité les passions, les travers et les conflits de la société humaine. Ces petits récits en vers, souvent brefs, se terminent par une morale, parfois explicite, parfois suggérée avec ironie. Sous leur apparente légèreté, les fables sont des critiques sociales, politiques et philosophiques d’une rare subtilité.